Les cygnes bons à tuer contre le renard non piegeable
Les cygnes tuberculés pullulent dans le marais audomarois (Nord et Pas-de-Calais) et causent de gros dégâts chez les maraîchers du secteur, lequel fait partie du Parc naturel régional des caps et marais d’Opale.
Une autorisation de destruction de cygnes, espèce protégée, a été demandée à la ministre de l'Écologie par les enverdeurs du Parc.
Le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) a donné un avis favorable, à condition que le renard, prédateur supposé du cygne, soit protégé.
Le préfet du Pas-de-Calais ne veut pas entendre parler de cette contrepartie débile, mais celui du Nord, Jean-François Cordet, qui est aussi celui de la Région, a dit d'accord.
Dans un style qui n'appartient qu'à lui, le président des chasseurs du Nord–Pas-de-Calais, Willy Schraen, proteste:
Monsieur le Préfet de la région Nord-Pas-de-Calais,
Depuis quelques jours, j’ai ouïe dire que la commission nuisibles du département du Nord aurait entériné le déclassement du renard roux de son statut de nuisible sur 5 communes limitrophes du Pas-de-Calais. Ces communes représenteraient la partie Nord du marais audomarois.
La raison invoquée, serait de rétablir un équilibre écologique entre le renard et l’hypothétique prédation que celui-ci ferait porter sur les populations de cygne tuberculé.
Le bon sens de tous les gens qui vivent dans ces territoires, peut vous faire part du non fondé de ce doux rêve écologique urbain, qui se base sur des légendes rurales. En effet, lorsque l’on connait un peu l’agressivité naturelle de ces animaux, il est illusoire de croire un seul instant qu’un renard serait capable de tuer un cygne vivant, ni sa progéniture d’ailleurs, aucune bibliographie n’en fait d’ailleurs état. A moins que les associations porteuses de cette brillante idée soient en mesure de nous prouver scientifiquement le contraire, ce positionnement ne correspond à rien de concret, hormis la volonté d’ouvrir une jurisprudence nationale sur le sujet très conflictuel de la régulation des espèces nuisibles par l’homme.
Je me permets également de porter à votre connaissance les risques sanitaires reconnus que peut faire porter à l’homme cet animal par le biais alimentaire. Dans un marais de production maraichère aussi important que celui-là, il me parait bien plus risqué de laisser procréer cette espèce librement, plutôt que d’en accepter une régulation encadrée et bénéfique pour tous, comme c’est le cas aujourd’hui partout dans notre région.
Bien sûr, je n’ai pas en ma possession de documents officiels me prouvant la véracité de ces dires, mais étant donné que je suis confronté à un questionnement croissant de la part des nombreux acteurs de terrain, comme des élus de la République, je pense que la problématique est bien réelle.
C’est pourquoi, en tant que Président des chasseurs d’un département limitrophe qui compose également le marais audomarois dans sa partie Pas-de-Calais, et compte tenu du risque encouru de voir Madame la Ministre de l’Ecologie et du développement durable décider d’associer la partie Pas-de-Calaisienne du marais à ce projet nordiste, je vous serai gré de me faire parvenir le compte rendu de la commission nuisibles du Nord, ainsi d’éviter toute déduction approximative sur un sujet qui semble déjà enflammer les esprits bien au-delà du périmètre concerné.
Je souhaiterai également pouvoir m’entretenir avec vous rapidement sur ce sujet à votre cabinet, car en tant que Président régional des chasseurs du Nord-Pas-de-Calais, ce sujet me parait être essentiel quant à l’avenir cynégétique des plus de 60000 chasseurs de notre région.
Dans l’attente d’une prise de contact par votre secrétariat, veuillez agréer, Monsieur le Préfet de région, l’expression de ma haute considération.
Willy SCHRAEN
Président FDC62
Président des FDC 59/62
info: http://fdc62.com/infos-actus/flash-info/322-courrier-a-monsieur-le-prefet-de-region