COMPIÈGNE Une conductrice grièvement blessée par un cerf

Une conductrice été percutée par un cerf à la sortie de Compiègne, jeudi 18 décembre, vers 13h30. Grièvement blessée, elle a été héliportée à l'hôpital d’Amiens. Son pronostic vital serait engagé. Une chasse était en cours à proximité : une enquête est ouverte.

En tout début d’après-midi, ce jeudi 18 décembre, les Compiégnois ont pu voir dans le ciel un hélicoptère du Samu. Ce dernier se dirigeait vers la forêt, où un grave accident s’est produit sur la D973, à la sortie de la ville. Entre le Carrefour des Nations-Unies (près du lycée Pierre-d’Ailly) et le Carrefour de la Faisanderie (direction RN31), un cerf a jailli de la forêt. Il a percuté une première voiture, une Peugeot 3008, avant de rebondir sur une seconde, qui roulait sur l’autre voie.

« Il devait courir très vite, raconte un homme arrivé sur place peu après l’accident. Il a sauté très haut pour retomber sur le haut des pare-brises, à moitié sur le toit des voitures. » Dans le second véhicule percuté, trois personnes ont été blessées. La passagère installée à l’avant, une femme de 63 ans vivant à Neuilly-sur-Seine, a été très grièvement blessée. Pour pouvoir la sortir de la voiture, les pompiers ont dû découper une partie de l’habitacle. Souffrant d’un important traumatisme crânien, elle a été directement héliportée vers l’hôpital d’Amiens. Selon nos informations, son pronostic vital est engagé.

Deux autres accidents avec des cervidés à proximité

Les deux autres personnes à bord de la voiture ont, elles, été légèrement blessées. Les pompiers les ont conduites vers le centre hospitalier de Compiègne. La circulation a été interrompue un long moment. Une heure plus tard, toujours sur la même route, à moins d’un kilomètre, une autre collision a eu lieu, avec une biche cette fois. Heureusement, seule la voiture a été légèrement abîmée (rétroviseur, éraflures). Il n’y a pas eu de blessé. Un troisième aurait également été signalé, toujours avec un cervidé, sur la RD 332 (route de Crépy), juste à côté des deux premiers accidents.

Les chasseurs ont remis leur plan de chasse à la police

Une série de faits qui interrogent. Coïncidence ? Une chasse à tir était justement en cours dans une zone qui englobe ces deux routes très fréquentées. La police nationale a ouvert une enquête. Les chasseurs évoluaient dans un périmètre (lot numéro 11) appartenant à l’Office national des forets (ONF). Ce dernier loue trois ou quatre fois par mois cette partie de forêt à des chasseurs, jusqu’à une quarantaine, qui peuvent venir de toute la France. L’ONF, qui a dû fournir son plan de chasse aux enquêteurs, reste pour le moment prudent.

« Nous n’étions pas les seuls à chasser dans cette partie de forêt, souligne Pierre Gégou, responsable chasse de l’ONF. Il y avait aussi la chasse à courre au sanglier, un bécassier qui prenait du petit gibier et de multiples promeneurs. » Selon lui, impossible de savoir qui a effrayé le cerf. Alain Drack, responsable de la chasse à courre compiégnoise, réfute d’emblée toute responsabilité. « Ce terrain appartient à l’ONF, indique-t-il. Lorsqu’un animal y pénètre, nous arrêtons nos chiens et nous faisons demi-tour. » Ce qui n’empêche toutefois pas le cerf traqué de poursuivre sa course.

Des chasses très encadrées, mais une parcelle « compliquée à gérer »

« Nos chasses sont très bien organisées, poursuit Pierre Gégou, le responsable de l’ONF. Quatre zones sont prédéfinies, et on fait en sorte de pousser les animaux pour qu’ils évitent les routes ou les endroits fréquentés. On avance tout doucement, avec de petits chiens qui s’arrêtent vite, justement pour ne pas exciter l’animal. »

Un accident peut toutefois arriver. Dans le cas de la biche qui a percuté le second véhicule, sans faire de dommage humain, « nous sommes peut-être en cause, explique Pierre Gégou. La biche a hésité et n’a pas suivi la ligne de fuite attendue. Pour l'accident grave, nous n'étions pas à proximité immédiate. » Il reconnaît que la parcelle de forêt concernée est « compliquée à gérer, traversée par plein de routes ». Et la célèbre allée des Beaux-Monts. C’est d’ailleurs pour cela que l’organisme d’État en conserve la propriété.

Le risque de collision plus élevé en période de chasse

Pierre-Jean Morel, directeur régional de l’Office national des forêts, préfère attendre les conclusions de l’enquête avant de s’exprimer plus avant. « Ce qu‘on espère surtout, c’est que cela ira mieux pour cette personne. » Il confie toutefois que « des collisions comme celle-là, cela arrive tout le temps. » Plus souvent en période de chasse ? « Oui, le risque est un peu plus élevé. »

Pourquoi, dans ce cas, ne pas interdire la chasse sur cette parcelle ? C’est Pierre Gégou qui répond.« Si on arrête, cela va devenir un refuge pour les animaux, et ils s’en aperçoivent rapidement. » Cela signifie, selon l’ONF, encore plus de passage sur les routes. « Et lorsqu’il y a une forte fréquentation, c’est aussi des problèmes pour les habitants les plus proches, ou encore des maladies qui se développent. »

L’enquête de police devrait permettre de déterminer les causes exactes et, le cas échéant, les responsabilités de cet accident.



dites moi, savez-vous que risque l'organisateur de la chasse ?

J'en sais rien, mais c'est des chasseurs, donc il y a des chances pour que les écolos s'en mêlent et fassent chier leur monde .
J'ai été invité une fois sur une chasse qui est entrecoupée par de multiples routes et au rond il y avait service de police municipale et la gendarmerie pour bloquer tout simplement la route dans les deux sens le temps de la traque .
Si besoin nous devions décharger nos armes pour ne pas qu'il y est d'accident à la sonnerie des pompiers samu ou encore forces de l'ordre .
Je ne comprends pas que l'ONF ne mette pas en place le même procédé .
Bien sûr pas aux heures de pointes.
Je ne vois pas d'autre solution a moins de rasé cette partie de la forêt .
Mais si on rase cette forêt, on verra des maisons donc il faudra d'autres routes pour que les habitants puissent aller faire les courses .
En clair c'est l'exemple parfait de l'autodestruction de la race humaine .