Nous venons d'avoir confirmation que les 2 deux chiens morts lors d’une chasse aux sangliers dans le massif d’Ermenonville ont bien contracté la Maladie d’Aujeszky. Au moment de l’incident, au vue des signes cliniques, le vétérinaire qui avait examiné les chiens avait émis une suspicion de la maladie d’Aujeszky ou pseudo rage. Mais sans analyses de laboratoire, il était impossible d’affirmer que cette maladie était à l’origine de leur mort.
En matière de pathologie sur la faune sauvage, le mot d’ordre est d’attendre les résultats d’analyses avant de diffuser toute information. C'est ce que nous avons fait.
Des prélèvements effectués sur ces chiens ont été envoyés pour analyses dans deux laboratoires spécialisés, l’un pour la rage (Maison Alfort), l’autre pour la maladie d’Aujeszky (Ploufragan – Plouzané). Après une procédure officielle très longue, la conclusion du laboratoire de Ploufragan est formelle, il s’agit bien de cette maladie.
Bien que cette maladie ne soit pas nouvelle en France, jusqu’alors, aucun cas n’avait été décelé dans l’Oise. Entre 2000 et 2004, une étude sérologique sur les sangliers sauvages de France, commanditée et financée par le Ministère de l’Agriculture, a mis en évidence la présence de la maladie dans certains départements, avec une séroprévalence élevée. Il est donc permis de penser que notre département ait été également affecté à cette époque. Aujourd’hui, avec ces deux cas de mortalité, c’est certain, il l’est.
Les chiens peuvent contracter cette maladie, après des contacts acharnés qu’ils entretiennent avec des sangliers abattus ou blessés, porteurs de la maladie ; mais aussi, en ingérant de la viande ou des abats crus de sangliers malades. Chez le chien, l’incubation dure 2 à 6 jours, période au cours de laquelle le virus se multiplie au niveau du pharynx et des amygdales, puis des nerfs crâniens vers l’encéphale avec des signes cliniques évocateurs, comme le prurit démentiel conduisant parfois à l’automutilation. La maladie évolue très rapidement et la mort survient dans les 24 à 48 heures après les premiers signes cliniques.
Aussi, la conduite (prévention) à tenir est la suivante :
Chez le chien de chasse :•la mesure la plus efficace consisterait à éviter tout contact entre le chien de chasse et les sangliers, mais c’est difficilement envisageable.
•en France, il n’existe aucun vaccin ayant reçu une autorisation de mise sur le marché (AMM) en vue d’une utilisation dans l’espèce canine. Pour s’en procurer à l’étranger, il faut une dérogation, et de toute façon, l’efficacité de la vaccination est apparemment relative.
•une mesure indirecte consiste à proscrire la distribution de viande ou d’abats de sangliers crus aux chiens de chasse (les faire cuire).
Chez le sanglier, il n’existe pas de mesure de lutte contre la MA, puisque la transmission de la maladie entre les sangliers peut se faire par contact direct, l’attitude la plus raisonnable à adopter est de :•réduire les populations,
•éviter les rassemblements d’animaux,
•éviter l’abandon de viscères sur le terrain.
Contact : Sylvia Dumont - ITD SAGIR - 06 09 82 02 61