Ils ont crié au loup et ça a visiblement porté ses fruits. Une «brigade d'appui» va être mise en place pour soutenir les éleveurs confrontés aux attaques de loups, a annoncé samedi la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, trois jours après qu'un jeune mâle a été abattu en Savoie conformément à un arrêté préfectoral.
Cette «brigade», composée de dix agents titulaires du permis de chasse, dont on ignore s'ils seront ou non armés, sera chargée de «mieux protéger les troupeaux», notamment «en assurant une présence auprès des éleveurs connaissant une récurrence d'attaques exceptionnelles», explique le ministère.
Ils interviendront aussi en appui des agents de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) dans les opérations d'effarouchements ou de prélèvements ordonnés par l'État.
Il s'agit là d'une nouvelle mesure destinée à lutter contre les attaques des canidés, après les arrêtés ministériel pris fin juin qui autorisent désormais 36 prélèvements (comprenez abattages) par an, au lieu de 24 l'an dernier.
Les tirs sont également autorisé dans les parcs naturels, et ce même si le troupeau n'est pas attaqué ou menacé.
Un déploiement fin août, prioritairement en PACA
La brigade du loup, constituée par l'ONCFS, pourrait être déployée dès la fin août.
Elle interviendra en priorité dans les départements de Provence-Alpes-Côte d'Azur les plus touchés, et ponctuellement dans d'autres, comme la Savoie.
Ségolène Royal «n'exclut pas d'étendre ce dispositif à d'autres départements dans le cadre d'une coopération avec les collectivités locales volontaires».
Par ailleurs, la ministre a annoncé qu'elle engageait «une démarche auprès de la Commission européenne et de la Convention de Berne (qui protège l'espèce) pour que les modes de gestion du loup soient adaptés en fonction de l'importance de sa présence sur le terrain, comme en Espagne où deux modes de gestion du loup existent».
«L'élevage, et notamment le pastoralisme, remplissent un rôle crucial pour la biodiversité en France et doivent être défendus», explique Mme Royal, pour qui «il s'agit de conserver un équilibre entre la protection du loup, espèce qui fait partie intégrante de notre patrimoine naturel, et la défense des activités de pastoralisme».
Elle indique prendre «acte du fait que les attaques de loup ont doublé en 5 ans» (8.500 brebis victimes pour la période juillet 2014-juillet 2015). Le nombre de bêtes attaquées par les loups a augmenté de 30% en 2014. Le montant des indemnités versées par le gouvernement aux éleveurs a explosé passant de 790 000 euros en 2008 à 15,5 millions en 2011.
Depuis sa réapparition en 1992, la population de loups ne cesse de s'accroître et de s'étendre dans l'hexagone.
info: le parisien